Quand la beauté nous sauve, de Charles Pépin - Chronique Lecture

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Aujourd’hui, on se parle lecture et philosophie ! J’aborde un livre lu récemment, et qui m’a pris quand même 3 mois complets à lire. Pourquoi ça a été si long ? Eh bien c'est un ouvrage très dense en informations, et en concepts à réfléchir. J'avais un gros besoin de prendre du temps entre chaque phase de lecture, pour digérer et assimiler les informations que j'y avais trouvées. Et pour appliquer dans ma vie quotidienne les concepts proposés,  les expérimenter pour me les approprier

Ensuite, cet article et l'épisode de podcast lié ont été difficiles à rédiger et enregistrer car je devais revenir sur les principes philosophiques présentés : les intégrer à ma vie est une chose, les transmettre c'est encore le niveau au dessus ! J'ai donc quasiment du relire le livre, et remettre en question ce que j'en avais compris pour vous présenter les choses de la manière la plus limpide possible. J'ai donc fait au mieux, mais je tiens à préciser : la lecture d'un article sur internet ou l'écoute d'un épisode de podcast ne peut pas se substituer à la lecture d'une oeuvre. En particulier d'une oeuvre philosophique. Cet article est là pour vous permettre de saisir les grandes lignes de l'oeuvre, mais pour en saisir réellement les nuances et tout ce que cette lecture peut vous apporter : il vous faudra le lire ! :) Mais en ayant eu cet aperçu, ce sera bien plus simple. D'autant que la philosophie de Charles Pépin est très accessible, il est très bon vulgarisateur, je trouve.

Je vous encourage donc à lire ce livre, et ce de tout mon coeur !  

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Trève de blabla, j'en viens au fait ! Accrochez-vous, j’espère réussir à vous passionner autant que je le suis et à vous donner envie de vous lancer dans cette lecture.

L’auteur

Charles Pépin est un écrivain et philosophe né en 1973. Vous pouvez découvrir son site web ici : https://www.charlespepin.fr/ .

Ses forces selon moi

C’est un philosophe dont la force, à mes yeux, est sa capacité de vulgarisation vraiment importante. Ses propos dans son podcast "Une philosophie pratique" (dispo notamment sur Spotify), ou dans ses livres, m'ont toujours semblés très accessibles. Il transmets la philosophie sur de nombreux médias variés. Et puis surtout.... il est co-auteur de bande-dessinées philosophiques ! 

Comment je l'ai connu ?

C'est à travers ses bande-dessinées que je l'ai connu. On ne se refait pas : ça passe encore une fois par les images ! Il a donc co-écrit ces bande-dessinées, qui mettent en scène des philosophes dans des gags ayant pour contexte la philosophie desdits philosophes. Kant, Platon, Aristote et bien d'autres se retrouvent mis en scène de manière comique, instructive, et invitant à la réflexion.

Cette manière de les mettre en scène rend les penseurs et leurs idées très accessibles, à absolument toutes et tous. Une excellente manière d'accéder à la philosophie. Voici les BD qui m'ont fait le découvrir :

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Découvrir ses contenus

Il propose aussi des podcasts sur Spotify, des podcasts ou il aborde chaque semaine un thème philosophique. Je trouve ça super chouette comme émission car il propose des thèmes de réflexion, des lectures, etc. c’est interactif.

Un point sur ma lecture

J’ai découvert au printemps 2021 Mohamed Boclet, enseignant de lecture rapide notamment, dans un épisode de podcast de Aline, de The BBOOST. Et depuis, j’applique certains de ses conseils systématiquement avant mes lectures. L’une des bonnes pratiques qu’il recommande est de se demander avant chaque lecture pourquoi on lit ce livre. Ce qu’on en attend. Et de se poser des questions précises après lecture du résumé et du sommaire.

Pour ma part, voici pourquoi je lisais ce livre : 

D’abord, parce que j'apprécie lire la philosophie de Charles Pépin, très accessible. Ensuite, le sujet du beau m'appelle. J'aime m'entourer de belles choses et je suis toujours assez curieuse de savoir ce que les gens qui m'entourent trouvent beau, sans savoir pourquoi j'ai cette curiosité. J'espère donc trouver dans ce livre les réponses à ces questions. Le résumé indique également que connaître ce qu'on trouve beau nous aide à nous connaître nous même. Je souhaite mieux me connaître. Me faire confiance, m'écouter, me dépasser. Ce sont 3 autres promesses de la 4e de couverture que j'espère voir tenues dans les lignes du livre !

Comment la beauté nous sauve-t-elle, alors ?

Comme son nom l'indique, le livre nous parle du beau : ce que c'est, ce que ça nous apporte en terme de connaissance de soi. Il aiguille sur les questions à se poser pour justement tirer avantage de ce que l'on ressent face à la beauté et conscientiser ce que ça nous apporte. 

Le livre est divisé en 5 parties : l’intro, puis 4 idées développées sur ce que le beau nous apporte. Ces idées sont intitulées :

  • Entrevoir l’harmonie
  • Vivre du sens
  • Sublimer sa libido
  • Entretenir le mystère

Je vais vous résumer les contenus de chacune de ces parties, ce que j’en ai moi-même saisi. Notez tout de même qu’un tel livre ne peut se résumer réellement, il faut le lire pour saisir ce que chacun peut en tirer de mieux.  

L'épisode de podcast 

Si tu préfères écouter que lire, RDV juste ici :

 

 1ère idée développée : entrevoir l’harmonie. 

Dans cette première partie, Charles pépin évoque la réconciliation intérieure absolue que provoque la beauté lorsqu’on la perçoit dans le monde. Il se trouve qu’en chacun de nous, il y a plusieurs personnalités. Chacune a ses priorités. A chaque fois que l'on fait un choix dans notre vie, une des personnalités gagne sur les autres, qui elles, perdent. 

Charles Pépin évoque Kant. Ce dernier développe dans Critique de la faculté de juger* que la beauté nous sauve justement de ce conflit permanent interne.

Selon CP, dans ce chapitre inspiré des théories développées par Kant dans critique de la faculté de juger, la beauté nous sauve de ce conflit permanent. Quand on trouve quelque chose de beau, purement beau, quand on est dans ce que Kant appelle l’émotion esthétique pure, alors notre plaisir met toutes nos personnalités d’accord. Elles sont toutes d'accord sur le fait que ce soit beau. Et cette paix intérieure, avec soi-même, elle fait du bien. Elle sauve de soi-même.  

Et ça va même plus loin. Quand on trouve quelque chose de beau, on le dit, on le partage à voix haute avec celles et ceux qui sont avec nous en cet instant. Sans poser la question, juste en faisant un constat. Sans que l'idée que les autres puissent ne pas être d'accord ne nous effleure. Trouver quelque chose beau laisse entrevoir la possibilité d'une harmonie absolue avec les autres. Quand bien même finalement ce n'est pas le cas... l'envisager devant la beauté, ça fait du bien. Ca sauve.  

Finalement, ce chapitre nous aide à identifier nos moments devant la beauté. Quand on ressent ce calme et cette contemplation intérieure devant quelque chose que n’a pas de concept, pas d’intéret, pas de finalité.Mais qu’on contemple tout de meme, avec bonheur. Ce chapitre nous invite à profiter consciemment de cette paix intérieure. 

2e idée : Vivre du sens

Charles Pépin évoque dans un 2e chapitre intitulé Vivre du sens ce que la beauté nous apporte à travers les valeurs qu’elle véhicule. 

Certaines oeuvres provoquent des émotions "positives" fortes en soi, alors que le sujet ne semble pas noble. Les films de brigands par exemple. Ces oeuvres, certes, passent par un sujet qui semble moralement répréhensible. Mais au fond, ce n'est pas que cela. Quand on admire ces brigands, ce n'est pas pour leur actes, au fond. C'est pour les valeurs qu'ils incarnent. La loyauté sans faille à leur famille, la détermination à se sortir de toute situation, etc. Quand on trouve quelque chose de beau, on peut se demander quelle valeur est incarnée face à nous. Et alors, on en apprend plus sur soi-même. 

Jusque là, dans les deux premiers chapitres, Charles Pépin nous a exposé la réconciliation intérieure que provoque la beauté en nous, puis ce qu’elle nous montre de nous même : nos valeurs.

3e idée : Sublimer sa libido

La 3e idée développée dans ce livre est que la beauté nous permet d’assouvir nos pulsions agressives et sexuelles, ... mais de manière spirituelle. Donc de manière neutre en impact sur notre vie matérielle, et sur les autres. Donc plutot pas mal comme utilité, vous en conviendrez ! Et en cela, la beauté nous sauve. 

Charles Pépin ouvre son propos sur une théorie de Freud. Il explique que devant des tableaux d’une grande tristesse, comme la femme qui pleure de picaso, ou d’une grande violence, comme son guernica, on se concentre sur ce que le génie créateur apport au monde, sans considérer la violence, en l’occurrence celle de l’oeuvre, mais aussi celle de l’artiste. Pourtant, cette violence est bien là. Et au fond, c'est cette violence qu'on admire. Et pour cause : la représentation nous permet de la vivre, mais par procuration.

Selon freud, nous sommes toutes et tous habités par nos pulsions de violence ou sexuelles. Ces pulsions, la société et l’éducation nous a contraints à les mettre sous controle, à les étouffer. Pouvoir les admirer exprimées par d'autres (les peintres, les chateurs, les acteurs, ...) nous permet de les expier sans les exprimer directement. 

 Un phrase du livre qui m’a beaucoup touchée et résonne en moi : “Il y a de quoi s’émerveiller devant cette ruse supérieure de la civilisation : elle sait changer, par l’entremise de ses artistes, notre agressivité en émoi spirituel.”. 

4e idée : Accueillir le mystère

Ce chapitre s'ouvre sur une anecdote très poétique de Charles Pépin. Il raconte un moment de plénitude vécue qui lui a permi de finir son livre. Sur le lâcher-prise inexplicable que lui a offert la beauté pure.

En tant qu'humains, nous détestons le mystère. Ne pas savoir : quelle horreur !  On veut toujorus tout comprendre et nous n'aimons pas que quelque chose résiste à notre logique. En effet : c'est frustrant. 

La puissance de la beauté, c'est justement de ne pas être explicable, sans toutefois impliquer cette frustration. On peut la réfléchir autant que l'on vuet. Mais au fond : elle est ce qu'elle est. Simplement. Mystérieuse. 

Et elle nous invite à embrasser justement ce mystère. A le vivre positivement. 

Ce que cette lecture m'a apporté

A ce stade, je vous invite à faire les mêmes expériences que moi car elles m'ont énormément apporté. Car aujourd'hui, j'ai le sentiment de profiter plus pleinement du sentiment du beau que jamais auparavant. Et sur ce qu'il me dit de moi-même.  

  • Profiter de la paix prodiguée par le beau : Maintenant, quand je ressens que quelque chose est beau, je profite de cette paix, effectivement, ressentie en moi. Cette non dualité absolue. Ce sentiment était déjà là, mais maintenant j'en ai conscience. Et ainsi, il est bien plus puissant. 
  • Une plus grande ouverture aux autres : Quand je ne suis pas d’accord avec quelque chose que mon entourage trouve beau, je réfléchis à quelle est la valeur que ca incarne et qu’il ou elle aime.Ca me permet d'en apprendre plus sur l'autre, ainsi que sur moi. De savoir quelles sont nos valeurs partagées, quand on est d'accord, et sur lesquelles nous différons. 
  • Prendre conscience de ses parts d'ombre : Je me questionne sur les choses qui me touchent de par leur beauté en dépit de la violence représentée. Je conscientise les pulsions qu'elles portent et m'apprennent de moi, et je transforme ces pulsions en force, je les sublime. 



J'espère que vous aussi, vous tires des enseignements précieux de cet ouvrage, et que cet article vous donne envie de le lire en entier. Si tel n'est pas le cas,j'espère que vous avez tout de même assez d'éléments à appliquer au quotidien pour profiter plus pleinement de ce que la beauté nous apporte, de comment elle peut nous sauver.

 

 Pour vous procurer ce livre, il est disponible ici :

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Et voici d'autres ouvrages du même auteur, que j'ai lus et apprécié : 

Et il n'y en a pas que j'ai lu et pas apprécié, alors je m'arrête là !

 

Merci pour votre lecture !